J’aime partager mes découvertes et mes belles rencontres. Mimi en fait partie et j’ai la chance qu’elle soit l’une de mes plus précieuses amies. Running, voile, yoga… Je vous laisse découvrir cette sportive amoureuse de la vie !

Qui es-tu Mimi ?

Je m’appelle Marion, j’ai 31 ans et je suis enseignante en littérature en collège, lycée et prépas. Mais en réalité, je crois qu’un métier définit bien peu une personne. On a trop tendance à se résumer à une profession dans notre société, comme si cela constituait notre valeur en tant qu’être humain. En fait, pour me définir je devrais énoncer mes passions je crois, elle sont un socle sur lequel je me construis ; et finalement elles me reflètent avec plus de cohérence. Alors qu’est ce que j’aime ? J’aime lire, écrire, dessiner, voyager, faire du voilier et courir. Je sais que cela peut sembler étrange de dire que courir est une passion. Mais c’est vrai. Courir est mon sport de prédilection, c’est un équilibre dans ma vie.

Marion Lanceau
Peux-tu nous parler de tes débuts dans le running ?

Pourquoi je peux affirmer que courir est une passion ? Parce que je cours depuis que je suis toute petite, mon père nous a entraînées, mes 3 sœurs et moi à aimer ce sport, aussitôt que nous avons su marcher. Il nous a chacune embarquer dans son univers qui est celui de la forêt, des sentiers de terre battue et des rythmes de respiration. Honnêtement, je ne me souviens plus quand j’ai commencé à courir, mais je devais être vraiment petite car si je ferme les yeux, j’ai la sensation très nette de me revoir, enfant, en train de courir dans les bois à toute allure, ivre de liberté. A l’adolescence, en rébellion, j’ai arrêté de courir et je n’y suis retournée qu’en tant que jeune adulte. La première fois que je suis retournée seule en forêt, ça a été comme une révélation, comme si je retrouvais un morceau de moi-même trop longtemps délaissé et oublié. Depuis cet instant, je ne me suis plus arrêtée…

running
Quand tu cours, que ressens-tu ? Comment te sens-tu après ?

Lorsque je pars pour courir, lorsque je chausse mes baskets, je sens d’avance une forme d’euphorie en moi. C’est comme si mon corps pressentait une libération, comme si tout à coup , je laissais tous mes soucis entreposés avec mes affaires du quotidien. Courir est une liberté en mouvement, un moment ou tu te recentres en toi-même. Cela ressemble à de la méditation, les premières foulées sont dures parfois, les jambes me font défaut, les soucis me plombent l’élan, et puis, à force de persévérance, de ténacité, le poids du réel s’allège, les foulées prennent de l’amplitude, les pensées se réorganisent comme malgré moi. Courir me permet de travailler mon souffle, de ressentir mon corps dans ses capacités, ses possibilité et ses limites, cela me donne une forme de légèreté incomparable.
Lorsque je reviens d’une session de running particulièrement exigeante en terme de relief par

exemple, je ressens une intense fierté vis à vis de moi-même, une gratitude. Je suis heureuse que mon corps puisse accomplir cela ; je ressens une grande paix aussi. Les foulées, le bruit de mes respirations calment mes pensées négatives, dénouent le stress accumulé et un silence bienfaisant m’envahit. Courir me calme et me rassure en même temps.

Qu’est ce que cela t’apporte dans ta vie ?

Dans la vie quotidienne, le fait d’aller courir m’apprend l’exigence chaque jour, car c’est un sport d’endurance et de témérité. Courir est une action qui engage sur du long terme et qui te sculpte au fur et à mesure que tu progresses. En ce sens, dans ma vie, courir m’est comme un fil invisible qui me permet de m’inscrire dans la durée. Au delà, d’un point de vue professionnel, je dirais que l’éthique prônée par les coureurs correspond à mes valeurs de vie, le fait de respecter la nature, le fait de travailler un sport qui ne demande que peu d’engagement financier, le fait aussi peut-être de savoir emprunter des chemins inconnus ou alternatifs. Cela reflète ce que suis et la manière dont je travaille : exigence et endurance. De plus, je crois intrinsèquement qu’un profil dynamique, volontaire et sportif parle aux employeurs, cela induit une forme d’engagement positif dans ta vie, une volonté de dépassement autant qu’une manière saine d’être dans ton rapport à toi-même et avec les autres.

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Quelle musique écoutes-tu quand tu pars courir ? 

Je n’écoute jamais de musique lorsque je chausse mes baskets, c’est un moment de totale déconnexion. Je suis entièrement livrée à mon corps, mes sensations et ma respiration. J’écoute le bruit régulier de mon cœur qui pulse, de mes battements qui pompent l’énergie de mon corps et me propulsent en avant. C’est un lien organique avec moi-même.

Utilises-tu une application de running ?

Je peux décevoir mais non. Je ne suis pas branchée en réalité. Je fais partie des coureurs de l’ancienne garde, de ceux qui regardent les étoiles lorsqu’ils courent la nuit, de ceux qui partent courir comme des fous pour oublier le temps, les calculs et les performances. Parfois, courir 35minutes est une plus grande victoire que de partir 1h30 lorsqu’on est en pleine forme. Il y a peu, un reportage intitulé « Free to run » est sorti au cinéma. Il explore les origines de la course à pied, l’histoire cachée des femmes pionnières qui ont su exiger le droit de courir, et le documentaire parle d’une revue des années 60 intitulée « Spiridon magazine». Ce magazine valorisait la pratique amateur, l’idée que courir est une liberté que l’on s’octroie vis à vis de soi- même et le fait que partir sur les routes et les sentiers est un acte de liberté et de délivrance.

Je partage cette vision d’un coureur solitaire, d’un coureur qui ne se compare pas, ne s’examine pas mais au contraire fais confiance à ses ressentis.
Courir est une façon d’être connectée avec toi-même et aucune application ne peut remplacer ce que tu as ressenti, c’est un apprentissage de la confiance en soi.

À quelles grandes courses as-tu participé jusqu’à maintenant ? Peux-tu nous partager ton vécu ?

Alors j’ai commencé les grandes courses il y a de cela 4 ans environ. La première fois, j’y suis allée en touriste, sans être inscrite à la course, mais en la suivant malgré tout. C’était au semi marathon de Beaune, j’ai parcouru 14 des 21km, une course d’automne, dans les vignobles, avec les airs presque piquants qui annoncent l’hiver. Cela m’a enthousiasmé ! J’ai recommencé l’année suivante mais une nouvelle fois, en hors piste et je n’ai pas fini la course à nouveau, 16km à la place des 21km !

Il y a 2 ans, je me suis inscrite pour la course des 4 Châteaux ,en vallée de Chevreuse, proche de Paris. Là-bas ce sont mes terrains d’enfance, je connais les sentiers, les odeurs, les atmosphères et surtout les énergies qui se dégagent, les 4 Châteaux randonnent à travers la vallée. Chaque fois que l’on passe devant un des châteaux, une surprise nous attend. Dans la brume au petit matin, je me souviens d’un orchestre de chasse et le son clair du cor qui emplit les champs, un moment magique ! Plus loin une fanfare ! La course dure 18km et elle est la première que j’ai terminée intégralement ! Grande fierté !

Puis l’année dernière, j’ai pris le dossard d’une amie pour le semi-marathon Marseille-Cassis et là, je l’ai terminé sans effort, seulement quelques blessures au genou. En effet, le terrain sur la route est dur à mener car il cogne dans les jambes, les sentiers de forêt et de maquis ne sont pas aussi agressifs pour les genoux…

Ce que j’en retiens ? Une grande fierté c’est sur mais aussi et surtout, la certitude que d’année en année, intuitivement, je progresse ! J’allonge mes foulées, mes jambes travaillent mieux, je me dépasse. J’en retiens également qu’il faut connaître le terrain que tu prétends parcourir, le sentir, le penser en amont, pour savoir à quel moment tu auras plus ou moins besoin de ton énergie.

Trail 18 km
Tu as également participé à un trail de 18 km dernièrement. Du coup c’est très différent d’un running d’une demi-heure, voire d’une heure. Comment l’as- tu vécu ?

Le trail de nuit est une toute autre expérience, courir avec la lune et les étoiles est un intense moment de liberté. Il n’y a plus rien entre le monde et toi, il n’y a que ton souffle et tes jambes. Et puis, dans les Cévennes c’était un moment spécial de retrouvailles avec mes sœurs, le chéri de ma soeur et mon père, nous courrons tous dans la famille. Ma mère nous a quittés l’année dernière après une intense lutte de 6 ans contre un cancer, maintenant, elle est là-bas dans les Cévennes. Courir ce trail de nuit, ensemble, un an après sa disparition était une manière de célébrer la vie, de lui rendre un hommage dans la nature, dans le vent, là ou elle repose désormais. Nous avons couru 3h, dans les sentiers, en regardant s’étaler dans la montagne de loin en loin les lumières des lampes frontales des autres coureurs. Ils forment une longue colonne de lucioles qui s’étiolent dans l’ombre, c’est merveilleux. Par contre, comme nous partons en escapade sauvage, il est impératif d’emporter un camel bag avec des outils de premiers secours : une bande, des compresses, désinfectant, eau, couverture et k-way, barres énergétiques, piles de rechange pour la lampe, batterie portable chargée, voici un aperçu de mon sac. Il faut toujours anticiper, et si ce n’est pas pour vous, peut-être que cela peut servir sur le chemin à quelqu’un d’autre. C’est une question de responsabilité.

18 km Pic Saint Loup
Je sais qu’à côté du running tu pratiques également le yoga. Pourquoi ?

Le Yoga est une toute autre approche de son corps je crois. Il induit une douceur, un travail en profondeur et en même temps il te pose. Faire du yoga revient à retrouver un moment de calme complet dans ta journée, à ouvrir ta tête pour sentir l’espace que tu as en toi. Le running sert à trouver tes limites, le yoga à découvrir tout l’espace entre ces limites. Cela me passionne. Et puis le yoga travaille sur l’élasticité de ton corps, et peut-être aussi sur l’élasticité de tes pensées, tu regardes le monde avec bienveillance et confiance après une séance de yoga.

Tu ne t’arrêtes pas là et tu es également marin ! La voile est un sport qui ne peut exister qu’avec le vent… L’air on y revient encore. Peux-tu nous en dire plus sur cet autre sport.

Le bateau est une passion tardive, elle m’est venue en même temps que le fait de tomber amoureuse. J’ai suivi Brice, mon compagnon actuel, sur l’eau, parce que c’était sa passion à lui. Et puis, d’une peur bleue de la mer, je suis devenue addict ! Lever les voiles, sentir le voilier se tendre sous la pression du vent, partir chaque matin, regarder l’horizon et se demande ou on sera le soir, c’est un merveilleux sentiment de liberté. C’est encore une question de limites, peut-être que j’y reviens sans cesse, mais le voilier te permet de parcourir de longues distances à la vitesse de la respiration du monde. Le vent, c’est un peu comme si la planète respirait, le voilier n’est pas agressif pour le monde, il vogue dessus, au rythme des vagues, des passages de dauphins, des mouettes qui jouent dans les courants. Nous sommes partis 2 ans sur notre voilier Landean, nous avons monté un projet qui s’appelle Capoupakap. Une vraie odyssée à la découverte de la Méditerranée, cette mer si proche, si différente, si contrastée de cultures.
Le voilier c’est aussi un moyen d’arriver dans les pays étrangers d’une manière douce, pas comme un touriste avide de sensations, pas comme si tu n’étais là que pour l’exotisme. Tu as parcouru ces milles, tu as donné de ton énergie pour arriver jusque là, et cet effort d’aller vers l’autre, ça compte !
 Et puis nous sommes rentrés de ce merveilleux voyage, cela fait bientôt 2 ans, souvent la mer me manque, je vais la voir, je me baigne mais ce n’est pas pareil. Naviguer dessus c’est comme apprivoiser un dragon bleuté qui vous accepte sur son dos. Un jour, je le sais, nous repartirons avec Brice, pour aller à nouveau voir, ce qu’il y a de l’autre côté de l’horizon.

Pour en savoir plus.

Mimi capoupakap
Tu es donc une vraie sportive, qu’est ce que cela signifie pour toi justement « être sportive » ?

Le sport représente une dimension positive de mon existence, cela signifie une exigence vis à vis de soi mais également une grande volonté, cela signifie que tu essaies chaque jour de progresser et donc de devenir meilleur. Être sportive c’est d’abord apprendre à se connaître, puis travailler son corps comme un matériau noble dont il faut prendre soin. A partir du moment où tu prends soin de ton corps, que tu le remercies pour tout ce qu’il te permet d’accomplir et qui te rend fier, je crois que tu es en lien et que c’est une porte pour être en lien avec les autres. De plus, le sport est un moyen d’accès au monde, à notre planète, qui n’est pas nocif pour elle ! Pour une fois, une activité humaine ne la pollue pas, va dans un sens extrêmement doux vis à vis de la Terre. Souvent, même les marques de sport tentent de revendiquer des éthiques de consommation, d’approche de l’environnement qui induit le respect, la contemplation de la beauté. C’est peut-être peu, mais c’est déjà un mouvement…

Il y a autant de manières d’être sportive que de personnes sportives, chaque personne a des prédispositions qui lui sont intérieures, on résonne de manière différente… Quelqu’un trouvera son équilibre en nageant, d’autre en courant, d’autre encore dans les montagnes ou en salle. Il n’y a pas de sport roi, il n’y a pas de dieux du stade, le sport vous sculpte comme si vous étiez votre propre œuvre. C’est une porte d’entrée, une résonance avec soi-même et un moyen de rencontrer des personnes merveilleuses qui résonnent comme vous.

Pourquoi lis-tu Fit Your Dreams ?

Je vais très régulièrement sur FYD, pour trouver des inspirations, parce que les articles me donnent toujours le sourire ou la pêche. Il se dégage une énergie qui vibre, qui rayonne… J’adore les photos, j’adore le ton enjoué, curieux, désireux de faire partager cette passion pour le sport et le bien-être ! Ce qui me parle c’est la générosité qui se dégage des mots, de tes mots, que ce soit en conseil de vie, en conseil sportif, en conseil culinaire… Au delà de l’enthousiasme, il y a surtout cette envie de donner. Lorsqu’on est perdu, lorsque parfois, un matin plus dur que les autres on a le cœur chargé de tristesse, FYD m’est un remontant. J’y trouve toujours de quoi me donner confiance, une activité à essayer, un projet à mener. Par exemple l’idée de développer des croisières Detox ou encore des week-ends Lifestyle dans les Cevennes. J’aime l’échange, j’aime l’idée de faire partie d’une petite communauté qui essaie, chaque jour de progresser, de s’améliorer. C’est une complicité en même temps qu’un apprentissage ! Je suis FYD depuis ces débuts, j’ai vu le travail de conceptualisation en amont, j’ai assisté aux premiers mots, depuis bientôt 3 ans, j’ai vu le site prendre de l’assurance, s’enrichir de tous les articles, reportages et interviews, travailler sa diversité sans jamais perdre son identité, celle d’être une bulle de douceur et de bien-être dans le quotidien !

Merci Mimi pour tes mots <3 

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